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L'hopital, la charité et le Japon
13 novembre 2006

Tranche de vie, suite

Mon boulot me fait chier, parce ce que c'est l'archétype du travail de bureau, hyper formate, ou tu te fatigues a faire des pages d'excel ou de powerpoint, dont seule la partie résultats sera lue. Pour moi, qui préfère le fond que la forme des choses, j'essaye de m'adapter en faisant semblant de travailler. (Les japonais sont pros en la matière) J'avance mon boulot a mon rythme, mais la plus grande partie de la journée sera consacrée a surfer sur les blogs des copains et a m'aventurer sur les nombreuses vagues du net. Un vrai boulot de branleur, certes. N'avoir pas de travail décent a me mettre sous la dent me pesait lourdement au début, mais je me suis habitue a la non-action. Le syndrome du prisonnier ? Pas vraiment, je m'affaire a m'ouvrir de nouveaux horizons. J'ai découvert des tas de nouveaux groupes de musique, de nouveaux jeux a faire, je traduis des clips des inconnus en japonais pour les partager sur Mixi (grand site de communauté japonaise, a la Myspace) et accessoirement, je m'instruis.

Dans ma boite, chacun a son petit espace, séparé des autres par une cloison. Tout le monde est équipé d'un ordi avec connection internet, d'un téléphone et d'un meuble a tiroirs, et peut aménager son espace a sa convenance (photos, calendrier...). Moi, c'est encore vide, mais c'est parce que j'avais l'angoisse de ne pas avoir mon visa pour un problème x ou y. Comme c'est réglé de ce cote la, je me suis déjà acheté un beau calendrier 2007 avec des estampes (vraiment beau). Après je prendrai bien des cadres, pour mettre des photos. Et mon trip serait de mettre une petite affiche en français (=moi seul qui comprend) avec écrit dessus "Pourquoi tu ne dois pas détester ce boulot : 1) Tu es bien paye 2) Et pour rien foutre en plus 3) Internet illimité..." Bref, je suis un fumier de branleur bien paye.

Midi venu, je mange le bento de ma copine, que je réchauffe au micro-ondes. Pour ses merveilleux employés, l'entreprise a installe une kitchenette avec machine a café, micro-ondes et frigo, du coup c'est bien pratique. Si je n'ai pas de bento, je peux m'en acheter un ou sortir manger. Les environs de Waseda sont très connus pour les restau de ramen, et il y en a des tas qui se charcutent au niveau de la concurrence. Mon (nouveau) préféré, c'est le Ezogiku (nom du restau) qui propose le Young Ramen, un ramen de fou fait pour les étudiants avec les nouilles, le chashu (porc rôti), les menma (pousse de bambou) et des germes de soja en ÉNORME quantité. Mon but serait d'en manger en entier un jour, mais faut vraiment que je ne mange pas pendant 2 jours avant...

Le boulot reprend et je m'occupe comme je peux. Un petit creux ? Je sors pour m'acheter un truc au conbini ou au 100yen shop juste en bas de l'immeuble. Et oui, on a le droit de sortir en plein boulot pour faire des courses. Y en a même qui sortent pour aller manger le soir, et qui prennent bien leur temps, alors que normalement, on a droit qu'a une pause midi. En fait, tant que les résultats sont la, on ne te casse pas les pieds. Tu es pratiquement libre (penser a rajouter ça sur mon affiche).

A suivre.

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