Je craque
Ou plutot, j'ai craque. Apres de nombreuses hesitations, je suis finalement passe au cote obscur de la force.
"Mais j'avais une bonne raison de craquer."
Marre de toujours manger des plats qui ressemblaient a ca :
Plat japonais "plus-typique-tu-meurs"
Alors que, par considerations financieres, je m'empechais de m'acheter ca :
"Ceci n'est pas un I-Phone"
ou ca :
"En un mot : bave"
Un homme tres malin a dit un jour :
"On ne se rend compte de l'importance de quelque chose que quand elle n'est plus la".
Phrase reprise jusqu'a l'usure, pour toutes les histoires tristes du quotidien, et que l'on peut remplacer aisement par une autre phrase choc :
"Pas de bras, pas de chocolat."
Toujours aussi desopilant, ce Thierry Lhermitte.
J'ai donc craque, messieurs-dames, et ce craquage m'a rendu surpuissant, il m'a libere de mes chaines abyssales.
A quoi bon vivre, si on n'a pas de quoi profiter de la vie.
Les mots "fruits" et "fromage" etaient devenus inexistants ou presque, exceptions faites de quelques detours sur les cases "bananes" ou "process cheese". (Explication du process cheese pour nos amis francais, qui ont une variete de fromages qu'ils n'utilisent que trop peu : on melange du fromage de mauvaise qualite, avec des restes de produits laitiers, des emulsifiants, du sel -beaucoup meme-, des colorants et PAF, ca fait non pas des chocapics mais du bon process cheese moisi, sans gout et sans interet a part une conversation plus longue que votre propre vie).
Il faut dire que les fruits vendus plus de 100 yen l'unite et les fromages qui reviennent a plus de 200 yen les 100g ont vite fait de couper l'appetit, surtout quand on se rend compte de tout ce qu'on peut preparer avec a peu pres 100 yen (genre le plat typique presente plus haut).
Et oui, pour peu qu'on cuisine, une pomme peut couter plus cher qu'un repas. Tout de suite, ca bouleverse nos valeurs monetaires, et on s'attend alors a ce que tout soit au meme niveau. Ce qui n'est malheureusement pas le cas. On se retrouve donc a faire le radin pour quelques yen, et a preferer manger tous les jours un repas copie-carbone de celui de la veille, sans veritable gout (surtout apres des jours a la suite des memes plats). Et puis, on craque, on finit par aller manger dehors, des trucs bien plus chers, mais sans grand depaysement. Alors qu'au lieu de ca, on aurait pu des le debut se permettre de rajouter quelques plats goutus, qui nous aurait evite tant de frustrations.
Donc, comme le disait Chichi en 1995, et mon conseil a tous mes compatriotes expatries :
"Mangez des pommes".
(toute ma reconnaissance a qui me retrouve l'affiche, parce que google images ne m'a rien donne)