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L'hopital, la charité et le Japon
24 novembre 2006

Malade au Japon

Ça arrive pas souvent-souvent, mais il faut bien tomber malade aussi des fois, c'est donc ce qui m'est arrive avant-hier. Pour l'occasion, petit tour chez le médecin en règle, j'ai pu utiliser ma carte de sécurité sociale tout récemment acquise.
En France, on dit "aller chez le médecin", mais au Japon, c'est "aller a l'hôpital". Même si l'endroit ou je me suis rendu était plutôt une centrale médicale. Voyez plutôt : au rez-de-chaussée, 15 portes numérotées, toutes avec des médecins aux spécialités différentes. On se voit distribuer a l'accueil un papier numérote, comme a la sécu, pour se faire appeler a notre tour. Je suis arrive assez tôt, donc je m'en suis tire avec une petite heure d'attente, ce qui est très bien au Japon.
Le médecin, une femme, m'ausculte vite fait bien fait et me prescrit 3 médicaments, a retirer dans toute bonne pharmacie.
Après l'auscultation, il faut de nouveau attendre, mais cette fois pour payer. Mais, bon point, le remboursement de la sécu est immédiat et fait baisser le prix. Je m'en sors pour une auscultation a 8 euros et des médicaments a 4 euros. Pas mal, non ?
Les médicaments japonais sont infects. Pas de doute là-dessus. En France, encore, on a les sirops a la fraise. Au Japon, c'est de la lessive au benzène. Rien que le nom des médocs ne donne pas une image attrayante : des noms comme PL ou 116. C'est toujours plus facile a se rappeler que l'acide acéthyl... acéphil... que l'aspirine, mais ça manque un poil de charme tout ça. Ce qui est bien par contre, c'est qu'on te donne tout juste la dose prescrite de médicaments. Pas besoin d'acheter des paquets qu'on ne finira jamais. Et on t'indique très clairement quel médicament sert a quoi, et quand et comment les prendre.
Par contre, c'est bien quand on va pour la première fois quelque part qu'on se rend bien compte qu'on est étrangers. Quand on est entre amis ou au boulot, on ne te le fait pas remarquer outre mesure mais la, je l'ai bien senti. A l'accueil de l'hôpital, je parle sans problème avec la bonne femme, mais il fallait remplir une fiche parce que c'est la première fois que je venais. "Nihongo daijoubu?" (C'est en japonais, ça va?). Non, je te parle en turc depuis tout a l'heure -_- Chez le doc, rebelote. "Nihongo jouzu desu ne" (tu parles bien). Hmm, merci.
Chez le pharmacien, a l'accueil pas de problèmes, mais des que je vais m'asseoir pour attendre qu'on prépare mes médicaments, une vieille m'adresse la parole et me casse les pieds parce que je suis "un mignon petit gaijin". Ok. La pharmacienne m'amène mes médicaments, et la je remarque sur un bout de la feuille écrit "Nihongo de mo OK" (Il comprend bien le jap, ton coco). GNN. Et de nouveau un retentissant "Nihongo jouzu desu ne".
"On me complimente, ou est le problème ?" peut-on se demander. Le problème, c'est qu'entendre la même phrase presque tout le temps, alors que ça fait plus d'un an qu'on est la, et qu'on a bien souffert pour apprendre leur langue de tares, tout ça pour se faire complimenter juste après avoir dit "bonjour", ben ça commence a peser. Seuls ceux qui savent de quoi je parle me comprendront. On peut s'habituer au pays, a la langue, a la culture, a tout ce que vous voulez, tant que votre vis-à-vis ne s'habituera pas a vous, vous ne vous sentirez jamais vraiment chez vous...

Sinon, je remarque que mon blog est fréquenté par des pervers, qui écrivent des trucs comme "sentir les culottes au Japon"
dans google pour y avoir accès. Tant mieux.

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Commentaires
M
mdr je lis ton blog depuis cet aprem.. pas en non stop.. mais je tenais a dire que c marant.<br /> au fait je suis somalien naturalisé français et je parle 3 langue dont ... le français et le somalien lol.<br /> au fait en france les mémés font pareil. ( exp perso)
G
en meme temps t'as pas trop le choix, il va falloir t'y faire.<br /> Dis toi que c'est la meme chose que répondre 30 fois par jour a "bonjour, ca va ?" par "ca va et toi" :)
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