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L'hopital, la charité et le Japon
13 novembre 2006

Chapitre 2 : la consommation

Au commencement, il y avait le passager de bus, qui attendait tous les jours son moyen de transport préféré, qu'il pleuve ou qu'il vente. La, un homme génial eut l'idée suivante : j'offre a cet homme un abri contre les intempéries, et en échange j'y affiche de la pub pour mes produits. Si on compare cette situation antique mais pas trop a la situation publicitaire actuelle du Japon, le bus et le passager existent encore, mais l'abri-bus est devenu une tour de Babel de la pub, prête a atteindre les cieux.

Elle est partout, sur les murs, les plafonds, les portables, les écrans tv, les livres, les mouchoirs, et jusqu'au fond de notre âme. Le Japon n'est pas un des pays les plus riches du monde pour rien. On parle de crise économique, d'éclatement de la bulle, mais un regard autour de soi et on ne voit que luxe, Dior et hi-tech. Les seuls preuves encore visibles de la crise sont les taux d'épargne des banques, qui sont du genre a 0.003% alors que les taux de prêt "bon marche" sont a 15%. C'est sur, ça fait mal, mais l'effort est ici une source d'argent intarissable, et l'oseille coule a flots pour peu qu'on sacrifie une partie de sa vie privée a travailler.

Autour de soi, pubs incitatrices avec les plus belles stars ou les artistes les plus beau gosse, conbini qui renouvellent leurs stocks par rapport a ce que les gens y achètent (bien pour contrôler les gens et leur goût) et qui sont, je le rappelle, ouvert 24h/24, ou distributeurs automatiques par millions, vendant boissons, tabac, voire même paquets de riz de 5 kilos ou culottes de lycéennes (faut que je retrouve le lien). Il est facile de tomber dans le piège, pour peu qu'on ne prenne pas un peu de distance.

Sans compter les promotions par centaine, les bons d'achat, délivrés en masse et les cartes de fidélité, 1 par magasin (mon portefeuille en est rempli), le mot d'ordre est "achetez!"

Le vice de la consommation est bien installe ici, et est au niveau du vice de la mal-bouffe aux USA. On se sent limite mal a l'aise a ne rien acheter d'autre que le minimum vital. L'argent est de toute façon plus disponible que nécessaire, et les quantités énormes de travail n'offrent que peu de plaisir. Alors pourquoi ne pas s'en permettre avec son argent ? Combler une frustration avec un produit cher ? Voire même se louer une jolie fille a l'heure ou promener une fille déguisée en domestique d'autrefois (les fameuses maid) qui vous appellera "maître" ?

Les bonnes valeurs d'antan ont presque disparues, au profit d'un mercantilisme surabondant. On pourrait en dire autant pour la France et d'autres pays modernes, mais le Japon atteint tous les extrêmes. Et que dire des collégiennes de 14 ans qui donnent leurs corps pour un sac Prada ? Ne manquent-elles pas tout simplement de repères ?

J'ai la chance d'avoir été élevé avec de bonnes valeurs et dans d'autres conditions, je peux donc voir ce que les japonais ne perçoivent pas ou peu, et j'arrive plus ou moins a réchapper a ce système, mais y être confronte tous les jours me remplit d'un sentiment vain. Ou est le Japon d'antan que j'aimais tant ?

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